La dysplasie de la hanche
Qu'est-ce que la dysplasie de la hanche ?
La dysplasie de la hanche est un trouble du développement de l'articulation coxofémorale (hanche)du chien. Le problème est associé à un déséquilibre entre les forces mécaniques centrées sur l'articulation et les masses musculaires. Ce déséquilibre s'accompagne d'une laxité excessive de l'articulation causée par une fosse acétabulaire trop peu profonde. Lorsque l'articulation montre de la laxité, la tête du fémur "voyage" au niveau des bords de la cavité au lieu d'être guidée profondément dans la fosse articulaire. Ce phénomène est douloureux et provoque des dépôt anormaux de calcium, de fragments osseux et de l'arthrose. Le fonctionnement continu d'une hanche affectée provoque un port anormal des surfaces articulaires, conduisant alors à un processus dégénératif qui s'accentue de lui-même. Il s'ensuit un développement osseux anormal, de l'inflammation et de l'arthrose provoquant une boiterie modérée à sévère. L'inflammation de la capsule articulaire provoque une augmentation de sécrétion synoviale qui amplifie encore la laxité. Ces changements physiologiques doivent être traités précocement (entre 4 et 8 mois) pour avoir une bonne chance de réduction du processus dégénératif. Ces processus dégénératifs découvrent l'os sous chondral et ses terminaisons nerveuses provoquant alors une douleur articulaire importante. Si le processus dégénératif est déjà observé lors du diagnostic, il existera alors moins d'options thérapeutiques pour le traitement de l'articulation.
Facteurs génétiques de la dysplasie de la hancheUne certaine héritabilité de la dysplasie de la hanche a été établie. Plusieurs gènes contribuent à affecter le potentiel de développement de la dysplasie et sa gravité. Il s'agit d'un phénomène additif : la sévérité de l'affection dépend du nombre de gènes liés à cette pathologie présents chez l'animal. La multitude de facteurs génétiques et environnementaux qui influencent la dysplasie rendent la prédiction de cette maladie relativement difficile. Il est générallement admis que les croisements de chiens apparemment exempts de dysplasie donnent des chiens généralement plus sains que les croisements où les deux parents sont affectés. Des études montrent cependant que deux parents apparemment sains peuvent tout de même avoir des chiots dysplasiques [1]. En dépit des efforts effectués au niveau des élevages, de l'utilisation de classifications comme celle de l' "Orthopedic Foundation for Animals" (OFA), de croisements d'animaux dont les parents et les grands-parents sont normaux,le processus d'éradication de cette maladie reste encore relativement lent et décevant. Facteurs environnementauxLes facteurs environnementaux ne sont pas les causes de base de la dysplasie, mais peuvent affecter significativement les conditions d'apparition et la gravité de la dysplasie. Ces facteurs aident à expliquer le fait que seuls les chiens présentant un génotype "dysplasie" peuvent développer la pathologie, alors que tous les animaux présentant ce même génotype ne développent pas forcément la maladie. La nutrition du chien en croissance est l'un des facteurs extérieurs les mieux étudiés pour le développement de la dysplasie de la hanche et peuvent avoir une influence importante en ce qui concerne le développement de la pathologie. Une étude montre que seulement 33% des chiens nourris ad libitum développaient des hanches normales, alors que 70% des chiens nourris avec un quart de la même nourriture développaient des hanches saines. Une autre étude sur des Bergers Allemands montre que 63% des chiens pesant plus que la moyenne ont développé de la dysplasie. A l'inverse, seulement 37% des chiens pesant moins que la moyenne ont développé des hanches dysplasiques [2]. Des chiots génétiquement susceptibles de développer une dysplasie des hanches montreront donc une fréquence et gravité supérieures d'anomalies si ils sont nourris avec une alimentation riche en calories. Ces études indiquent donc fortement qu'il est recommandé de limiter raisonnablement l'apport calorique du chien en croissance (spécialement chez les races à risque) pour prévenir du développement de la dysplasie de la hanche. Signes cliniques de la dysplasie de la hancheLes chiens souffrant de dysplasie sont souvent réticents au saut ou à l'usage de leurs membres posterieurs, montrent une locomotion anormale, et peuvent montrer de l'hésitation à monter ou descendre des escaliers. Les jeunes chiens de 5 à 10 mois peuvent montrer de la douleur lors de l'extention de leurs membres postérieurs. De plus, il peut être observé une diminution de la masse musculaire et une réduction des mouvements du chien. Les signes cliniques ne correspondent pas nécessairement exactement avec les modifications observées radiologiquement chez les jeunes chiens. Alors que le chien grandit et que les signes radiologiques d'anomalies articulaires deviennent plus évidents, le vétérinaire peut se fier aux signes radiologiques avec plus de certitude. Il est important pour le vétérinaire de faire une évaluation complète du patient afin d'écarter tout autre problème d'ordre orthopédique ou neurologique.
Diagnostic de la dysplasie de la hancheUne évaluation des hanches ne doit pas être retardée à plus de deux ans d'âge (spécialement pour les races concernées), et devrait être réalisée vers 5 ou 6 mois. La radiographie est utilisée pour confirmer la présence de laxité articulaire chez les jeunes chiens et la présence de lésions dégénératives chez les patients plus âgés. Par palpation et manipulation de la hanche, le vétérinaire peut souvent détecter une dysplasie avant que d'autres signes ne soient mis en évidence et alors que la radiographie ne montre pas de malformation (cf ci-dessous). Lors de la palpation, le membre est mis en extention pour tester la mobilité de la hanche. Un autre examen nécessite que le chien soit tranquillisé pour permettre une palpation sans que les masses musculaires ne maintiennent artificiellement la tête du fémur dans sa cavité, donnant alors un résulat faussement négatif. Examen par palpation
Traitement médicalUn diagnostic précoce de la dysplasie augmente les possibilités de traitement et aide à prévenir la douleur et l'arthrose qui apparaissent avec le développement de maladie. Un traitement médical peut prévenir de l'apparition des signes cliniques sur certains chiens atteints de dysplasie. Le but du traitement est de réduire les efforts supportés par le cartilage et de ralentir les processus dégénératifs de l'articulation. Des médicaments tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les chondroprotecteurs, sont utilisés habituellement pour contrôler la maladie. Le contrôle de l'alimentation de votre chien et de son poids sont très important dans le suivi médical de la dysplasie. Les effets analgésiques et anti-inflammatoires de ces médicaments ne peuvent parfois malheureusement que masquer le développement des troubles dégénératifs et ne favorisent alors pas du tout l'évolution vers une situation plus saine. Les propriétaires d'animaux dysplasiques doivent également accepter que les traitements médicamenteux ne font bien souvent que retarder l'évolution vers une situation demandant un traitement chirurgical plus aggressif et à l'issue moins confortable pour l'animal. Toutefois, si l'option médicale seule est envisagée, un suivi clinique et radiographique strict devra être respecté afin de ne pas condamner la possibilité de traitemnt chirurgical. Traitement chirurgicalLe traitement chirurgical de la dysplasie de la hanche chez le chien, spécialement si il est effectué tôt dans le développement de la maladie, augmente significativement le pronostic de récupération d'une fonction articulaire confortable. - Triple Ostéotomie Pelvienne (TOP) Les soins post-op des chiens ayant subi une Triple Ostéotomie Pelvienne comprennent un traitement antibiotique, une restriction de l'exercice, et une periode de repos d'environ 6 semaines afin d'assurer une bonne cicatrisation du site chirurgical. Un examen post-op de routine est essentiel afin de contrôler la bonne récupération. Triple Ostéotomie Pelvienne (TOP)
- Prothèse totale de hanche Ces patients ne sont pas de bons candidats pour la Triple Ostéotomie Pelvienne (TOP) à cause de lésions dégénératives trop importantes et de l'absence de surface articulaire normale. Les patients opérés d'une prothèse totale présentent un excellent taux de récupération et retrouvent habituellement pleinement leur activité. Les soins post-op d'une chirurgie de prothèse de hanche comprennent un traitement antibiotique, une restriction de l'exercice, et une période de repos et de rééducation de quelques semaines. Le chien est suivi régulièrement et des radiographies de contrôles sont effectuées pour s'assurer de la stabilité de l'implant et du bon fonctionnement de la prothèse.
- Excision de la tête et du col du fémur Lors de l'excision de la tête et du col du fémur, aucune rotation de l'acetabulum n'est entreprise et aucun implant n'est fixé. La tête et le col sont simplement enlevés pour supprimer la douleur associée à l'articulation. L'espace articulaire se rempli alors de connexions de tissus fibreux créant alors une pseudoarticulation. Bien que les chiens présentent généralement une fonction normale de leur membre après cette chirurgie, il est relativement difficile d'évaluer le degré d'inconfort associé à cette procédure. Des antibiotiques sont administrés en post-op pendant les quelques jours suivant la chirurgie, et il est conseillé au propriétaire de manipuler l'articulation en effectuant des mouvements doux de flexion et d'extension du membre. - Symphysiodèse pubienne juvénile |